Mercedes-Benz a récemment annoncé que son ambition de devenir une marque exclusivement électrique d'ici 2030 pourrait être remise en question. Cette volte-face surprenante n'est pas tant due à des défis technologiques ou financiers, mais plutôt à la demande persistante des clients eux-mêmes, particulièrement pour les modèles thermiques de luxe.
L'exemple le plus marquant de cette tendance est la comparaison des ventes entre la Classe S, modèle emblématique de Mercedes, et sa version électrique, l'EQS. Alors que l'EQS peine à séduire, la Classe S continue de dominer le marché. Ce phénomène est particulièrement prononcé en Chine, un pays pourtant réputé pour son avance dans le domaine des véhicules électriques. En mai dernier, Mercedes n'a vendu que 74 unités de l'EQS en Chine, contre environ 4 000 exemplaires de la Classe S chaque mois.
Ce paradoxe révèle une vérité étonnante : pour les consommateurs chinois fortunés, le luxe ne se mesure pas seulement à la marque ou au modèle, mais aussi à la présence d'un puissant moteur thermique. Malgré la pression croissante pour adopter des technologies plus vertes, ces acheteurs de prestige continuent de privilégier les modèles à essence, symboles de statut et de tradition.
Ironiquement, alors que la Chine pourrait bientôt imposer une surtaxe de 25 % sur les voitures européennes à gros moteurs thermiques en réponse aux politiques européennes, il est peu probable que cela dissuade les millionnaires chinois d'acquérir leur Mercedes à moteur thermique préféré. Pour Mercedes, cette réalité complique sa transition vers une gamme entièrement électrique, montrant que l'évolution du marché dépend autant des préférences culturelles que des innovations technologiques.
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